LE SPAD XIII DU BOURGET A MEAUX

Par : H.B.

Au Bourget
(c) Narayan Sengupta

Il reste si peu de SPAD XIII au monde, malgré leur intense production, que l’exemplaire exposé au Musée de l’Air & de l’Espace au BOURGET, était un point de mire légitimement contemplé, étudié et bichonné. Etait, car il s’est "envolé"...

En effet, on ne le trouve plus au voisinage du SPAD VII n°254 de G. Guynemer. Les deux stars de 1917- 1918, réunissaient dans le souvenir les deux As des as de la Chasse française. A une extrémité de la Grande Galerie, dans la mêlée statufiée des appareils confiés aux adversaires, ce SPAD XIII avait la particularité d’être refait aux couleurs propres de René Fonck : l’étoile rouge sur l’extrados, le chiffrage romain VI, la cigogne aux ailes levées, le capot moteur vert, quoique certaines versions le voient bleu...

Il faut aller au musée de la Grande Guerre à Meaux, inauguré le 11 novembre 2011, pour l’admirer à nouveau. Il y a trouvé une place de choix : au plafond. Impossible de ne pas lever la tête et encore moins d’y poser un doigt impie.

Le cheminement du visiteur passe désormais sous les ailes aux cocardes et leur camouflage, tout ce qui faisait les particularités d’un biplan monoplace SPAD XIII de l’escadrille SPA 103, élément du groupe des Cigognes : deux mitrailleuses Vickers de 7,7 mm, vitesse de 200 à 220 km/h, poids total de charge 820 kgs, haubans très légèrement inclinés vers l’avant, bout d’aile arrondis. Sur le gouvernail, le S en initiale majuscule soulignée de SPAD est complété par le n° 5295 peint sur le gouvernail.

Ce modèle continue d’appartenir aux collections du M.A.E. A titre de prêt, il a simplement changé d’abri. Alors que le SPAD XII à une mitrailleuse resté au Bourget sous son célèbre nom de baptême "Vieux Charles" a bien volé aux commandes de Guynemer, le SPAD XIII déposé à Meaux n’a jamais obéi aux ordres de Fonck.

Chroniqueur averti des collections du Bourget, Pyperpote relève qu’il en a été retiré en mai 2008. Du 4 au 12 octobre 2008, il fit une escapade exceptionnelle en exposition sous tente transparente aux Champs-Elysées dans le cadre du Centenaire du GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales. Il en fut un point de mire. Pyperpote rappelle aussi que cet appareil était destiné au corps expéditionnaire américain, mais qu’il n’eut pas le temps de participer à la fin de la Grance Guerre.

En effet, son train fut brisé lors d’un atterrissage. On le transféra pour réparation chez Blériot, où l’Armistice le surprit. Blériot le donna en 1919 au musée en cours de constitution. Selon Narayan Sengupta, un historien américain de l’Air qui a beaucoup écrit sur l’engagement aérien américain en 1917-18, le SPAD XIII n° 5295 était affecté à un lieutenant pilote du nom de Clapp, appartenant au 27e Squadron US basé à Saints (Seine & Marne), une ville qu’il connait les yeux fermés pour être son escale affective en France.

Merci à tous deux d’avoir éclairé nos visiteurs.

HB

-

Galerie photo...
Au Bourget

(c) Narayan Sengupta

Le SPAD à MEAUX

(c) Pyperpote

Le SPAD à MEAUX

(c) Pyperpote