Tout amateur qu’il est, Jocelyn Lardy s’est essayé au combat d’escadrilles. Il s’est fait la main sur la fresque dont son SPAD VII de FONCK à la cigogne ébouriffée, fort bien réussi et fruit de son oeil scrutateur, est l’épicentre. Il n’y a pas lieu de s’émouvoir du nombre d’aéronefs en situation. De l’époque du corps à corps aérien, on est vite passé à l’échelle supérieure, celle de la multitude. Il s’agit de surprendre l’ennemi quand il est le moins méfiant.

Une escadrille de "Cigognes" fond sur un convoi de Goliath. René FONCK, et pas seulement lui, a décrit ce type de situation recherchée pour que le ciel redevienne français. En effet, n’est-on pas ici dans l’illustration de la plainte de Pétain qui, lors de la grande offensive allemande de février 1916, s’adresse au père de l’aviation de chasse, le commandant Tricornot de Rose, et lui fait part de sa contrariété :" Rose, balayez-moi le ciel ! Je suis aveugle" ?

Bien que classique, Lardy a fignolé sa composition. Novice il y a peu de temps dans le genre, il s’est mis en situation à partir de ses propres notions sur l’ As des as. Laissons son goût d’autodidacte prospérer. Il a battu la campagne pour tout apprendre des escadrilles amies-ennemies, étancher sa soif des affrontements célestes, avec le souci de la précision. Cet effort personnel est bienvenu dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre, d’autant mieux que le thème des batailles de l’air de l’époque a été longtemps abandonné.

Hypnotisé par FONCK, sûr qu’il n’en restera pas là.