Le groupe de combat 12 ou « Groupe des Cigognes »

Après l’expérience réussie d’avril 1916 de la première concentration de chasseurs français pour maîtriser le ciel de Verdun, l’état-major rassemble à nouveau, deux mois plus tard, quatre escadrilles de chasse (N3, 26, 73 et 103) au sein du groupement de chasse de la Somme à Cachy. Le « groupe de chasse de Cachy » devient définitivement le « groupe de combat 12 » le 19 octobre 1916 et débute ses opérations le 1er novembre suivant. Il réunit des escadrilles parmi les plus expérimentées de la chasse. Le soutien technique de toute la flotte est assuré par les mécaniciens du parc 112 qui lui est attaché. Le GC 12 regroupant un certain nombre d’as tels Guynemer, Dorme ou Heurtaux dans un premier temps, puis Fonck et de Romanet par la suite, les victoires s’accumulent rapidement. Il est finalement plus connu sous l’appellation « groupe des Cigognes », eu égard à l’emblème adopté par les escadrilles qui le composent, à la demande de son premier chef, le commandant Brocard. A ce sujet, on note que toutes les escadrilles du GC 12 ont adopté une cigogne comme insigne, à l’exception de la SPA 173 et de la C 46. Certaines abandonnent ou adaptent leur ancien insigne à cet effet, telles la 26 (un flambeau), la 67 (un fanion bicolore à un rapace or) ou encore la 103 (une étoile rouge). Par convention et afin de les différencier, on peut ainsi parler de la « cigogne de Guynemer » (3), « cigogne de Fonck » (103), « cigogne de Garros » ou « cigogne de Saint-Galmier » (26), « cigogne japonaise » (73), « cigogne de Romanet » (167) et « cigogne de Saint-Sauveur » (67). A l’armistice, le groupe des Cigognes totalise 286 avions et quatre ballons ennemis abattus, mais déplore la disparition au champ d’honneur de 33 pilotes. Il constitue ainsi la formation la plus victorieuse de la chasse française durant la Grande Guerre, donnant naissance au 2e Groupement de chasse en 1919 puis au 2e Régiment de chasse (aviation) à Strasbourg-Neuhof, le 1er janvier 1920.

Le GC 12 a été successivement composés des escadrilles :

• -> 3, 26, 73 et 103 d’octobre 1916 à janvier 1918,
• -> 3, 26, 67 et 103 de janvier à septembre 1918,
• -> 3, 26, 67, 103 et 173 de septembre à octobre 1918,
• -> 3, 26, 67, 103, 167 et 173 d’octobre à novembre 1918.
  La C 46 a également été intégrée au GC 12, de décembre 1916 à février 1918.
  
  Le bilan des victoires (avions et ballons) par escadrilles au sein du GC 12 :
• - SPA 3 : 107 victoires,
• - SPA 26 : 31 victoires,
• - SPA 67 : 14 victoires,
• - SPA 73 : 21 victoires,
• - SPA 103 : 106 victoires,
• - SPA 167 : 10 victoires,
• - C 46 : 1 victoire.
  
  Quelques as des escadrilles du GC 12 (toutes les victoires n’ont pas forcément été remportées au sein de l’escadrille) :
  
• - SPA 3 : Cne Guynemer (53 victoires, mort au combat le 11 septembre 1917), Slt Dorme, (23 victoires, mort au combat le 25 mai 1917), Slt Marinovitch (21 victoires), Cne Heurtaux (21 victoires),
• - SPA 26 : Ltt Pinsard (27 victoires), Cne de Sévin (12 victoires),
• - SPA 67 : Slt Navarre (12 victoires), Slt Viallet (9 victoires), Slt Flachaire (7 victoires),
• - SPA 73 : Cne Deullin (20 victoires), Ltt Nogues (13 victoires),
• - SPA 103 : Ltt Fonck (75 victoires), Slt Haegelen (23 victoires),
• - SPA 167 : Ltt Barny de Romanet (18 victoires).

Texte de : Bernard PALMIERI