LE SPAD XIII

Par : Seb

Profil par Patrice GAUBERT
Ce profil, publié avec l’autorisation de son auteur est protégé par un Copyright. Merci de respecter la loi en vigueur.

Source : EADS



Le SPAD S.XIII devint à partir de l’été 1917 l’avion standard des forces aériennes françaises. Il fut conçu en 1916 par le constructeur Louis Béchereau, suite à un appel d’offres. Le S.XIII était le premier avion à disposer de deux mitraillettes synchronisées. En outre, il fut équipé par Béchereau de la nouvelle version du moteur Hispano-Siuza d’une puissance de 235 CV. Le prototype prit son vol la première fois le 4 avril 1917. Par rapport à son prédécesseur, le S. XII, les performances en vol du S.XIII furent nettement améliorées. Grâce à cela, les premiers SPAD S.XIII fabriqués en série, arrivèrent sur le front dès fin mai, et furent utilisés jusqu’à la fin de la guerre. Bientôt, plus de 80 escadrilles furent équipés du S.XIII. Cet avion contribua de manière significative à la supériorité aérienne des troupes alliées. Des pilotes très connus, tels que Georges Guynemer et Eddie Rickenbacker, Francesco Baracca et bien entendu René FONCK, utilisèrent ce type de SPAD.

La fabrication de série fut réalisée dans neufs ateliers d’aviation différents, parmi eux aussi les ateliers Nieuport. Au total, 8472 exemplaires furent ainsi construits. Après la fin de la première guerre mondiale, 10 000 commandes furent annulées, dont 6000 auraient du être exécutées, sous licence, aux Etats Unis, par trois fabricants différents. Ce type d’appareil ne fut non seulement utilisé en France, mais également en Angleterre, Belgique, Italie et aux Etats Unis. Dans les premières années qui suivirent la guerre, quelques SPAD S.XIII continuèrent d’être encore exportés en Belgique, Tchécoslovaquie, au Japon et en Pologne.

SPAD (Société pour les Appareils Deperdussins) fut une société fondée en 1910, construisant avec beaucoup de succès des avions monoplans. A partir de 1914, la société fut reprise par Blériot. Ce dernier conserva l’abréviation SPAD, mais appela l’entreprise "Société pour l’Aviation et ses Dérivés".

Par rapport au modèle précédent, le S.XIII comporta un moteur de plus grande capacité, un meilleur armement, une plus grande envergure, mais également des ailerons extérieurs et des gouvernails de profondeur améliorés, ainsi que d’autres améliorations de détails aérodynamiques. Ses capacités ascensionnelles furent bonnes et les vitesses en piqué excellentes. Cependant, on prétendait qu’il était difficile à manipuler à vitesse lente et qu’il fallait même accélérer lors de l’atterrissage.

La série S.XIII était construite en bois avec revêtement de tissu. L’ossature porteuse du biplan à un montant avec haubans possédait des montants auxiliaires au niveau des nœuds d’assemblage des haubans. Les ailes supérieures étaient fabriquées en un seul morceau. Seule l’aile supérieure comportait des ailerons extérieurs. L’empennage de hauteur était conçu sous forme d’entretoisement haubané vers le fuselage et vers la dérive. L’ensemble de l’empennage était en bois avec revêtement de tissu. Le train de la béquille arrière possédait un axe rigide et des amortisseurs en caoutchouc, ainsi qu’une béquille en bois avec sabot en acier.

Une variante améliorée fut conçue en le SPAD S.XVII, mis en service juste avant la fin de la guerre. Ce chasseur-éclaireur monoplace disposait, en dehors d’une mitraillette, de deux appareils photo et fut entraîné par un moteur Hispano-Suiza 8F, avec ses 300 CV (224 kW) bien plus puissant, atteignant ainsi une vitesse maximale de 240 km/h. 20 exemplaires furent construits dans cette version..

Si, selon une étude américaine du NACA, National Advisory Committee for Aeronautics, les Spad présentaient l’un des plus faibles coefficients de traînée (Cx) des avions de la Première Guerre mondiale, ils n’étaient pas sans défaut. Bons grimpeurs (4000 m en 13 mn), sans rivaux en piqué, exceptionnellement rapides (201 km/h), ils étaient peu maniables, offraient à leur pilote une visibilité très médiocre vers l’avant et vers le bas. Leur profil de voilure mince avait un bord d’attaque pointu qui pouvait se replier lors de manœuvres brutales, et qui, en tout cas, rendait très dangereux le vol à basse vitesse (Le Spad se posait à la vitesse alors très élevée de 130 km/h). Dans ce domaine, le Spad se révéla notoirement inférieur au Fokker D.VII. Néanmoins, les brillants Spad XIII demeurèrent en service jusqu’au début des années 1920.

De nombreux Spad sont visibles dans différents musées du monde. Les plus célèbres sont le Spad VII de l’as français George Guynemer, exposé tel qu’il était en 1917 par le Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, et Le Spad XIII de l’as Italien Francesco Barraca, exposé par le musée Caproni à Trento, en Italie. Il est plus difficile de voir voler des Spad : le Spad XIII de l’association Memorial Flight à la Ferté-Alais, au sud de Paris, et celui d’Old Rhinebeck, à Rhinebeck, dans l’Etat de New York.




Rôle : Chasseur

Constructeur:France SPAD

Mise en service : fin mai 1917

Nombre construit : 8 472



Équipage : 1

Motorisation

MoteurHispano-Suiza 8B
Nombre 1
Type 8 cylindres en V refroidis par eau
Puissance unitaire 220 ch (162 kW)



Dimensions

Envergure 8,10 m
Longueur 6,30 m
Hauteur 2,35 m
Surface alaire 21,1 m²
Masse à vide 566 kg
Maximale 845 kg



Performances

Vitesse maximale 234 km/h (Mach 0,19)
Plafond 6 650 m
Vitesse ascensionnelle120 m/min
Distance franchissable 350 km
-

Galerie photo...